Manifeste pour la santé mentale périnatale en Belgique

Présentation

Pour un bon départ dans la vie et une société résiliente

Chaque bébé mérite un départ dans la vie plein d'amour, de sécurité et de santé mentale. Néanmoins, obtenez-en autant que 1 femme sur 5 et 1 homme sur 10 [1] aux prises avec des problèmes de santé mentale périnatals pendant la grossesse ou au cours de la première année de leur enfant. Cela inclut la dépression, les troubles anxieux, les troubles bipolaires, le syndrome de stress post-traumatique et d'autres maladies mentales, souvent sous-détectées, voire non traitées. C'est précisément parce que ces problèmes passent trop souvent inaperçus qu'ils portent souvent leurs traces. de génération en génération.

Les problèmes de santé mentale périnatale l'aggravent risque de complications telles qu'une naissance prématurée, des saignements post-partum, une fausse couche, une mortinatalité et des problèmes relationnels, ainsi que des troubles du comportement, du développement et mentaux chez les enfants [2]. En Belgique, 22 % des femmes qui décèdent pendant la période périnatale souffrent également d'un problème de santé mentale lié à la cause du décès.

Ces complications médicales et sociales ne se traduisent pas uniquement par d'immenses souffrances personnelles. Le coût social L'inaction est énorme : la Belgique perd environ 1,5 milliard d'euros par an en raison des conséquences de problèmes de santé mentale périnatale non traités, en raison de l'augmentation des dépenses de santé, de l'absentéisme au travail et de l'aide à la jeunesse.

Dans le même temps, le solution abordable et rentable: toutes les mesures nécessaires fondées sur des preuves nécessitent ensemble un investissement de seulement 56 millions d'euros[2] par an. Chaque euro investi au cours de cette période cruciale génère jusqu'à 27 euros de bénéfices sociaux. Une politique qui investit dans les 1 000 premiers jours d'aujourd'hui fournit non seulement le meilleur retour sur investissement économique, mais jette également les bases d'un avenir exempt de pauvreté, d'abandon scolaire et de délinquance juvénile.

Le Alliance belge pour la santé mentale périnatale (BAPMH) appelle les organisations de santé et de protection sociale à approuver ce manifeste. Ensemble, nous pouvons renforcer l'action politique et le financement structurel. Parce que ne rien faire à cet égard coûte des vies et des milliards d'euros.

[1] Howard L. et Khalifeh H. (2020). Santé mentale périnatale : examen des progrès réalisés et des défis Psychiatrie mondiale, 19:313-327.
[2] Ce montant est basé sur une estimation du Royaume-Uni faite par le Dr Alain Gregoir en utilisant https://global-economic-calculator.herokuapp.com/

Points d'action

  1. Une politique belge efficace avec une vision à long terme

    Mettre en place un comité d'action interfédéral ayant pour tâche et mandat de mettre en œuvre un plan national ambitieux qui relie la prévention, les soins et le bien-être. Une telle politique nécessite également un financement adéquat : les ressources et la rémunération doivent être proportionnées à la mission et au plan. Nous préconisons un budget structuré qui rend les ambitions politiques réalistes et durables. Une politique tournée vers l'avenir investit également dans un environnement de vie sain et sûr où nos bébés peuvent grandir et se développer de manière optimale, avec les objectifs climatiques comme priorité explicite.

  2. Accès universel aux soins de santé mentale périnatale

    Chaque parent (souhaite)[1] un bébé mérite des soins accessibles, de qualité, sensibles à la culture et aux traumatismes. Et ce, indépendamment de la région, de la langue ou de l'origine. Ce faisant, nous accordons une attention particulière aux familles en situation de vulnérabilité et nous nous engageons également dans la prévention, le soutien précoce et le traitement.

  3. Expansion des capacités à tous les niveaux de soins

    Les parents qui ont besoin de soins mentaux adaptés à l'évolution de leurs besoins devraient avoir accès à une aide abordable, de qualité et ciblée sans délai d'attente. Une chaîne de soins psychiatriques périnatals performante repose sur des soins intégrés avec une carte sociale claire et à jour qui indique rapidement aux parents et aux référents la bonne voie dans le paysage complexe des soins et du bien-être. Cela nécessite une coordination, une fluidité et une continuité fluides, sans barrières ni barrières, et toujours du point de vue des parents et des bébés.

  4. Dépistage de routine et détection précoce

    Introduire un dépistage systématique des problèmes psychosociaux, avant la conception, pendant la grossesse, après une fausse couche et au cours de la première année de vie.

  5. Formation pour tous les professionnels de la chaîne des soins périnatals et du bien-être

    La connaissance de la santé mentale périnatale devrait être un élément obligatoire des cours de formation de base des médecins, des sages-femmes, des psychologues, des travailleurs sociaux et des autres groupes professionnels concernés. Toutefois, cela ne suffit pas à lui seul. Il doit également être possible d'approfondir et de spécialiser la formation continue, afin que les professionnels reconnaissent les risques à temps, agissent efficacement et travaillent ensemble de manière interdisciplinaire en connaissance de cause. La qualité des soins commence par l'expertise.

  6. Renforcer les réseaux formels et informels autour des jeunes parents

    Le soutien émotionnel et pratique pendant la période périnatale, y compris en cas de fausse couche, constitue le meilleur moyen de protection contre les problèmes mentaux chez les parents. Le soutien structurel à la maternité et aux soins familiaux, aux groupes de parents, au soutien par les pairs et au renforcement de la communauté leur confère de la résilience, brise l'isolement et prévient l'aggravation des premiers symptômes.

  7. Prolonger et prolonger le (grand) congé parental

    Donnez aux deux parents l'accès à un an de congé parental payé et permettez également aux grands-parents de prendre un congé parental sans conséquences financières négatives à long terme.

  8. Investir dans des services de garde de qualité en tant que fondement de la santé mentale

    Des services de garde sûrs, chaleureux et fiables offrent aux jeunes enfants des opportunités de stabilité et de développement, et offrent aux parents l'espace nécessaire pour se ressourcer, reprendre le travail ou demander de l'aide. Des services de garde d'enfants de qualité nécessitent des investissements structurels dans la formation, la réduction de la charge de travail et une rémunération équitable pour tous les professionnels du secteur. Les personnes qui s'occupent des plus petits méritent une reconnaissance sociale et un respect en matière de salaires et de politiques.

  9. Investir dans la recherche et les données pour une politique efficace

    Une politique solide nécessite de solides connaissances. Renforcer la recherche scientifique coordonnée sur la santé mentale périnatale et assurer un suivi structurel et une collecte de données dans toute la Belgique.

  10. Un débat fondamental sur la protection et l'autonomie

    Encourager un débat social large et nuancé sur la protection des enfants à naître dans le contexte des problèmes de santé mentale périnatals. Ce débat devrait inclure à la fois les dimensions éthiques et juridiques et viser à adopter une approche équilibrée qui protège l'enfant à naître tout en garantissant l'autonomie et les opportunités des parents.

[1] Par « parent(s) », nous faisons référence à toutes les formes de parentalité et de soins (souhaitables), indépendamment du sexe, de la forme familiale ou du lien biologique.

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